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Accueil > > > Le cerveau du tout-petit ne lui permet pas de gérer
ses émotions Je reviens d’un colloque à Paris sur le jeu et les émotions
de l’enfant. L’intervention du Dr Catherine GUEGUEN, pédiatre, spécialiste en haptonomie, communication non violente et soutien à la parentalité, était très intéressant et j’ai envie de vous
faire partager ce que j’ai retenu et comment je l’ai compris. Elle nous a expliqué que le cerveau de l’enfant est immature, fragile, vulnérable. Les circuits qui relient le cortex et le cerveau émotionnel ne sont pas encore fonctionnels. Une grande partie du cerveau
se forme avant 5 ans mais cette formation se prolonge jusqu’à l’adolescence. Du fait de cette immaturité, le tout petit ne peut pas gérer et réguler ses émotions seul. Il n’y arrivera que vers 5 –
6 ans… Du coup, ce que nous considérons comme une petite colère est vécue comme une crise de rage pour lui, en son intérieur. Il a besoin de l’aide d’un adulte bienveillant pour accompagner ses émotions
: mettre en mots, comprendre ce qu’il ressent, l’autoriser à ressentir et exprimer, offrir un contenant si nécessaire. - mettre des mots : expliquer ce que l’on comprend de la situation (« tu es triste parce que tu as perdu ton jouet ») - comprendre ce qu’il ressent (« je comprends,
moi aussi je serais triste si j’avais perdu mon jouet, tu l’aimais tellement ») -
l’autoriser à ressentir et exprimer (« c’est normal d’être triste / tu as le droit d’être triste, je comprends que tu ais envie de pleurer »).
Dire à l’enfant : « arrête de pleurer », c’est comme lui demander de ne pas montrer ses émotions. - offrir un contenant : entourer l’enfant de ses bras, c’est lui offrir un cocon sécurisant dans lequel il pourra se laisser
aller (« est-ce que tu veux un câlin ? Pleure, ça va passer ») Si l’enfant ne vide pas son sac émotionnel, s’il n’exprime pas complètement son émotion, celle-ci ressortira à un moment ou à un autre, sous une forme
différente ou non (colère, pleurs…). Est-ce qu’il ne vous est jamais arrivé, à vous adulte, d’être triste et de pleurer, pleurer jusqu’à ce que vous ayez l’impression de ne plus avoir
de larmes, de vous sentir vidé, épuisé mais bien ? BIEN. Ou quand vous êtes en colère, vous criez, vous vous énervez, en tous cas vous l’exprimez. Autorisons ces petits bouts en construction à en faire
autant. Si l’enfant ne peut pas s’exprimer librement, il va refouler ses émotions. Le risque est qu’il devienne un adulte stressé, anxieux, agressif, insatisfait ou indécis. Souvent, on se dit « il fait exprès, il me cherche ! ».
Non, il ne mesure pas ce qu’il fait. Il exprime l’émotion qu’il se prend de plein fouet et ne peut pas réguler. Son cerveau est immature, il est incapable de faire autrement. Attention ! Cela ne veut pas dire qu’on autorise
tout et n’importe quoi aux tout-petits pour cette raison. Non. Mais on l’accompagne. On lui apprend petit à petit à s’exprimer et à gérer. Pour info et selon elle, un vrai caprice n’existe pas avant 5 ans,
quand l’enfant est capable de comprendre ce qui se joue et fait une colère intentionnelle pour obtenir ce qu’il veut. Le Dr GUEGUEN a ajouté que tout ce que vit l’enfant va modifier son cerveau, sa génétique. Les relations pendant la petite enfance sont
donc très importantes. Le cerveau adulte évolue également mais il est moins malléable que celui de l’enfant. Les adultes bienveillants font maturer les connexions du cerveau en général et du cerveau émotionnel
en particulier. Source : Club suisse des parents (un article très intéressant) Par contre, toute situation stressante ou inquiétante est très grave pour un cerveau immature. Quand le stress ou la peur sont importantes, ces émotions
détruisent des cellules cérébrales. Quand le stress est permanent, le corps sécrète du cortisol qui détruit des neurones. De même, une peur importante est nocive car l’amygdale (= centre de la peur) est
mature dès la naissance mais le cerveau étant immature, la peur est ressentie mais non gérée par l’enfant. Les souvenirs de peurs importantes sont gravées dans l’amygdale. A l’âge adulte, nous n’en
avons pas conscience mais elles peuvent resurgir à tout moment (et ça, j’en ai fait l’expérience !). Il y a la peur du noir, des chiens, des monstres… Cela peut être aussi quand l’adulte se fâche. L’enfant peut avoir peur ou même
être angoissé car ne sachant pas gérer ses propres émotions, il reçoit en plus les émotions de l’adulte qu’il ne comprend pas. Il faut mettre des mots sur les émotions de l’enfant mais aussi
sur les nôtres : les lui expliquer. La
pédiatre a également abordé la question des punitions corporelles. Selon l’Unicef, 90 à 95% des adultes dans le monde donnent une gifle ou une fessée, 85% en France. Ce chiffre est énorme… Quand il y a
une punition corporelle (elle a précisé qu’elle ne parlait pas de « la » fessée donnée exceptionnellement), le cortex diminue de volume. Stress, peur = destruction de cellules cérébrales
et de neurones. Le cerveau n’aura donc pas un développement optimal. Toute humiliation répétée (chantage, menace, châtiment corporel) provoque une altération du cerveau. Elle nous a invité à visionner le reportage « si j’aurais su, je serais né en Suède », d’une jeune française partie en Suède, pays dans
lequel la fessée (entre autres) est illégale depuis 34 ans. Les Suédois sont très surpris qu’il soit légal de frapper un enfant en France et ailleurs, alors qu’on est puni par la loi pour avoir frappé un
adulte… Concernant la peur, elle
nous a recommandé d’éviter de parler de loup, monstre ou sorcière avant 5 ans. Comme elle l’a expliqué, le cerveau de l’enfant ne lui permet pas de gérer ses émotions et la peur est une des plus difficiles
à réguler. Les autres professionnelles de la petite enfance et moi-même avons été surprises car nous avons toutes dans nos structures (crèches ou autres) des livres sur ces personnages et nous avions plutôt l’impression
que les enfants apprivoisaient leur peur grâce à ces ouvrages. Nous avons remarqué qu’ils aiment en général se faire peur (= jeu de cache- cache par exemple). Elle nous a alors répondu que les jeux avec d’autres
enfants ou avec adultes ne procurent pas le même stress car c’est réel, les personnes existent, alors que les loups, monstres et sorcières vivent dans l’imaginaire débordant de l’enfant, imaginaire qu’il ne
maîtrise pas non plus. Je pense que cette question mérite qu’on se penche encore dessus. ça me fait réfléchir, je ne suis pas convaincue à 100%… Je pense néanmoins qu’il est important de bien
choisir les histoires car certaines font vraiment peur et qu’il faut parler avec l’enfant de ce qu’il voit, comprend. Et puis évitons de lui dire « si tu fais des bêtises, j’appelle le loup ! »  Pour approfondir le sujet, vous pouvez lire l’ouvrage du Dr GUEGUEN, intitulé « Pour une enfance heureuse, repenser l’éducation à
la lumière des dernières découvertes sur le cerveau ». Elle y revient sur la construction du cerveau et le lien avec la gestion des émotions, en prenant des exemples. Je pense qu’il fera partie de ma bibliothèque
(quand j’aurai fini les 3 livres que j’ai commencés…). Madame Gazouille 
19.05.2015, 12:34Les accidents de trampoline impliquant
des enfants sont en nette augmentation Ils ont poussé dans les jardins privés à mesure que leur prix s'est démocratisé. Les trampolines sont partout et le nombre d'accidents est en très nette augmentation en Suisse. Le bpa lance un appel à
la prudence. L'engouement pour les
trampolines de loisir ne cesse de croître, et, dans la foulée, le nombre d'accidents, parfois graves, paraît en hausse. L'engin n'est pas aussi inoffensif qu'il n'y paraît, d'autant qu'il s'adresse avant tout aux enfants de 4 à
15 ans. Les hôpitaux font état
d'un nombre de blessés en hausse. Il n'existe pas de statistiques au niveau suisse, mais une étude détaillée de l'hôpital de l'Ile à Berne montre que le nombre de cas d'accidents de trampolines traités par cet
établissement a été multiplié par près de sept en sept ans, passant de 13 à 86 entre 2003 et 2009. De plus, les blessures dont souffrent
les victimes d'accidents de trampolines peuvent être graves, selon le Bureau de prévention des accidents. Dans un communiqué publié mardi, le bpa estime qu'elles le sont dans un tiers des cas. Partant de ce constat, le bpa lance un appel à la prudence et au respect
des règles. Il met à disposition du public une brochure, une vidéo, une liste de contrôle regroupant les principaux conseils pour bien monter, utiliser et entretenir l'engin, ainsi qu'une affichette plastifiée. Pouvant être
fixée au trampoline, celle-ci réunit les principales consignes de sécurité, notamment celle qui recommande l'usage de l'engin par une seule personne à la fois. Nouvelle norme de sécurité Le bpa rappelle que les sauts périlleux sont à proscrire ou que les enfants ne doivent jamais sauter directement à terre ou sur un autre objet depuis le trampoline.
En outre, cette installation n'est pas une halte-garderie, souligne le bpa. Les enfants, surtout les plus petits, ne doivent en aucun cas rester sans surveillance lorsqu'ils jouent sur le tapis. Une norme entrée en vigueur cette année prévoit en outre que les nouveaux trampolines
à usage familial doivent être équipés d'un filet de protection qui empêche de tomber sur le sol ou sur le cadre. Il est recommandé de remplacer les vieux trampolines sans filet, de même que les parties trop usées.
Certains de ces engins n'étant plus de prime jeunesse, leur entretien est d'autant plus nécessaire. Source: ATS
Vouloir protéger son enfant est naturel, mais s'il ne se trompe pas, il n'apprendra
pas. Dans son livre Le meilleur pour mon enfant, Guillemette Faure donne des pistes pour lâcher prise. Quel accès aux écrans doit-on laisser à
ses enfants? Faut-il faire la peau aux princesses et au rose? Et si on remettait les corvées au
goût du jour? Dans Le meilleur pour mon enfant, Guillemette Faure explore les questions très contemporaines des jeunes parents et y répond avec ses anecdotes glanées en France et aux Etats-Unis et une foultitude d'études
et d'expériences menées ces dernières années. Un livre passionnant. Pour L'Express Styles, elle revient sur la question de l'autonomie de l'enfant. Vous vous moquez des parents protecteurs, que vous appelez les "parents hélicoptères". Qu'est-ce que c'est? Le
parent hélicoptère, c'est celui qui reste collé au-dessus de la tête de son enfant au parc, dans les goûters d'anniversaire et à peu près n'importe où, en cas de danger, voire juste de difficulté.
On vit un paradoxe: tout parent veut que son enfant accomplisse quelque chose par lui-même, mais on veut qu'il ne prenne jamais aucun risque, aucun mauvais embranchement, donc on ne le laisse pas choisir. On sécurise l'intérieur des appartements,
on ne veut pas qu'il soit blessé psychologiquement... Même une défaite au football local devient quelque chose de dur à surmonter! Or,
des études le montrent: les enfants qui s'exposent le moins physiquement sont ceux qui ont le plus de probabilités de se blesser plus tard. L'enfant retient que l'objectif, c'est d'éliminer les risques et non de progresser. Et que le rôle
des parents, c'est d'éviter les défaites. Cela
correspond à l'essor de la "self-esteem" aux Etats-Unis dans les années 1980. Ce courant assure qu'il faut toujours encourager l'enfant pour qu'il ait confiance en lui. Tout doit être transformé en réussite.
Tout cela est bien, mais il y a un malentendu: les enfants savent très bien quand les parents font les choses à leur place, ils ne sont pas stupides. Et maintenant, ces
enfants sont adultes et leurs parents envoient des CV "pour les aider". Ils continuent de faire à la place de leur enfant, lui ôtant toute chance de progresser seul et d'avoir confiance en lui. image: http://static.lexpress.fr/medias_10410/w_640,c_fill,g_north/guillemette-faure-1_5330097.jpeg
Le meilleur pour mon enfant, La méthode des parents qui ne lisent pas les livres d'éducation, par Guillemette Faure (Les Arènes) Crédit: Les Arènes Evidemment, ce comportement se nourrit des inquiétudes économiques.
Les parents ont peur de l'avenir et souhaitent le meilleur pour leur enfant. Ils essaient donc de l'aider au maximum. Ce comportement trouve aussi son explication dans le fait que l'on fasse moins d'enfants à notre époque et qu'on les fasse plus
tard. Les parents ont donc tendance à traiter le fait d'avoir des enfants avec le même sérieux qu'un dossier professionnel. Qu'apprend-on
à un enfant quand on le laisse se débrouiller tout seul? C'est une question de plasticité du cerveau. Il apprend à évaluer
les situations. Par exemple, en Europe, on voit émerger de plus en plus de jeux difficiles dans les squares pour enfants. Ces jeux visent moins à être dans la sensation que dans l'effort. A Liverpool, il existe un parc de jeux où
les enfants peuvent faire du feu. C'est un peu extrême mais cette approche montre l'intérêt pour l'enfant de découvrir et de mesurer lui-même les risques et sa capacité à progresser. Quelles questions vous posez-vous avant de laisser votre enfant faire quelque chose tout seul? Je me demande: "Après tout, quel est le pire scénario?" Ma fille a commencé à vouloir couper des légumes à 3 ans, que risque-t-elle? De se couper? Est-ce grave? Autre exemple: si elle veut monter sur un muret,
au pire du pire, elle se retrouve avec un bras cassé. Ma fille a 5 ans aujourd'hui et elle a appris pendant ses vacances avec son oncle à faire du feu
avec des brindilles et une loupe. J'ai frémi. Puis je me suis dit: pourquoi pas? Je laisse ma fille faire sa valise pour les vacances. Au pire, elle aura un
pull trop chaud, ou une culotte manquante. On trouvera une solution. image: http://static.lexpress.fr/medias_10410/w_640,c_fill,g_north/guillemette-faure_5330089.jpeg
Guillemette Faure: "Tout
parent veut que son enfant accomplisse quelque chose par lui-même mais comme on fait tout pour qu'il ne prenne aucun risque." Ariane Geffard
Quand on a peur, on ne se projette pas au bout de la situation. Or, souvent, on s'aperçoit que notre peur est supérieure au danger. La dernière fois, au marché, j'ai donné un gros billet à ma fille pour acheter des fleurs, car je n'avais pas de monnaie. Elle est revenue avec un bouquet de fleurs magnifiques et très
chères. La fleuriste s'était un peu joué de sa naïveté. Le pire, c'était donc de se faire arnaquer. On peut rectifier: je suis allée changer le bouquet et j'ai récupéré mon billet, ce n'était
pas très grave. Quel conseil donnez-vous après avoir écrit ce livre? Quand j'ai commencé à écrire mon livre, je n'ai cessé de demander autour de moi: qu'est-ce qui a été le plus important pour vous, dans l'éducation de vos parents?
Les gens ne me répondaient jamais: "Quand ils m'ont aidé pour cette chose" ou "Quand ils m'ont accompagné pour telle autre". La plupart du temps, ils me disaient: "Quand mes parents m'ont laissé faire." Autonomiser un enfant, ce n'est pas de la négligence. Et ça demande aussi un effort aux parents. Car il faut accepter de lâcher la bride sur le résultat, que le résultat
ne soit pas forcément celui qu'on aurait choisi. C'est bien de laisser son enfant s'habiller tout seul, mais il faut être prêt à accepter ce à quoi il va ressembler après. Il ne faut surtout pas mettre l'autonomie en
scène pour obtenir le résultat que l'on souhaite. Les + partagés -
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PARENT ZEN, MODE D’EMPLOI SILVIA GALIPEAULA PRESSE
Non, il n’est pas utile de donner des ordres, encore moins des punitions. Hausser le ton, c’est contre-productif, tout comme une foule d’autres
petits gestes que nous posons tous quand même quotidiennement avec nos enfants. Votre fille fait une crise ? Proposez-lui un verre d’eau, suggère aussi la psychothérapeute française Isabelle Filliozat, qui s’appuie ici sur les dernières recherches entourant le développement
du cerveau des enfants pour proposer des outils très concrets aux parents d’aujourd’hui. Invitée la semaine dernière au festival Metropolis bleu, nous l’avons rencontrée pour discuter de ces fameux outils.
« Notre objectif, en levant le ton, c’est d’obtenir
que notre enfant nous écoute, explique la psychothérapeute d’une voix évidemment douce. Or en levant le ton, nous activons au contraire leur niveau de stress. Du coup ils subissent une attaque, et leur cerveau leur dicte de
fuir, ou de s’immobiliser. L’enfant va soit se rebeller, soit fuir ou s’immobiliser. En tout cas, il ne va pas nous écouter ! » Quoi faire, alors ? « Travailler en amont », répond Isabelle Filliozat. Au lieu de crier à son enfant qui risque de traverser la rue seul : « Donne-moi
la main ! », il s’agit de le préparer, dans un souci de tous les instants, à l’importance de cette règle. « Je sais que je veux que mon enfant traverse la rue en me donnant la main, poursuit-elle. Donc je vais préparer mon enfant, répéter
les règles ; si je joue avec ses peluches, répéter aux peluches qu’il faut traverser en tenant la main. » « Pour tous les humains, à part en situation d’extrême danger (“Tout le monde par terre !”), l’ordre est contre-productif,
tranche la psychothérapeute. Pourquoi ? Parce que l’ordre est entendu par notre cerveau verbal, mais le passage au cerveau préfrontal ne se fait pas. Or le cerveau préfrontal est celui qui nous donne la capacité
de décider de nos comportements, d’avoir un libre arbitre. Si on exige un comportement sans considérer le libre arbitre, on déclenche un stress, donc une rébellion. » Quoi faire, alors ? « On l’observe très clairement dans les classes. Si vous exigez des enfants qu’ils ouvrent leur cahier à
la page 15, ils ne vont pas le faire, ou le faire à reculons. Si vous leur demandez à quelle page nous sommes rendus, la réaction est complètement différente. » Idem avec un enfant à qui l’on
ordonne d’aller au bain ou de s’habiller. Essayez de lui proposer une course, à la place. Ou de lui demander s’il préfère son canard jaune ou son bateau bleu, une robe ou une jupe. « En mobilisant le cerveau
préfrontal, il est disponible pour apprendre. » « Et
tous les parents le savent ! », dit-elle. Pourquoi, alors, continuons-nous à donner des punitions ? « Parce que ça soulage le parent. Ça donne l’impression de faire quelque chose. Ça marche
pour contraindre un enfant, mais ça ne règle rien. Avant 13 ans, l’enfant n’a pas de réelle compréhension des relations de cause à effet. Le cerveau a du mal à apprendre de ses erreurs. En plus,
la punition déclenche une méfiance, on rompt la relation, et l’enfant est habité par un sentiment d’injustice. » Selon elle, la punition se trompe surtout de cible. « La punition s’adresse au comportement, or le comportement n’est qu’un symptôme
de quelque chose. Seules les pédagogies qui vont s’adresser aux causes du comportement vont avoir un effet durable. » Quoi faire, alors ? « Responsabiliser l’enfant », répond la psychothérapeute. Votre enfant a volé le jouet d’un ami ? « Il faut l’aider à prendre conscience
de l’importance de son comportement sur l’autre, le faire écouter l’autre, et l’éduquer à la résolution de problèmes. Il va arriver lui-même à la conclusion : je le lui
rends. Et chercher à faire quelque chose pour réparer la situation. » Parce que, souligne-t-elle, « aucun enfant ne désire réellement faire du mal à un autre ».
Un verre d’eau ? Oui, insiste Isabelle Filliozat,
puisque bien des crises sont en fait des réactions à une situation de stress. « Le contact du verre dans la main distrait le cerveau et l’oblige à sentir quelque chose, ce qui ralentit le rythme cardiaque. Le fait
de boire de l’eau va en plus hydrater les cellules et donner plus de possibilités au cerveau de faire face au stress. » En prime, ajoute-t-elle, en tendant la main à l’enfant, le parent lui « fournit de l’attention »,
« et cela fournit de l’ocytocine, l’hormone de l’attachement. Cela va diminuer l’excitation de l’amygdale, donc le stress va diminuer à son tour. » Ah bon ? Faut-il le rappeler ? « Aucun enfant n’aime faire de crise, dit-elle. Il a au contraire besoin d’outils pour les gérer. »
Si, comme nous, à la lecture de toutes ces suggestions, vous vous dites
que dans le feu de l’action, on n’a pas toujours le temps de travailler en amont, d’éduquer à la résolution de problèmes, ou de laisser l’enfant trouver lui-même une réparation, Isabelle
Filliozat vous répondra que tout cela finira au contraire par vous faire gagner du temps. Gagner du temps ? Parfaitement, insiste-t-elle. « Parce qu’en réalité, on perd énormément de temps à répéter,
à répéter encore, et à punir. En plus, on perd dans la qualité de la relation », dit-elle. Selon elle, dix minutes de jeu avec un enfant par jour améliorent déjà grandement la relation.
« C’est impressionnant !, dit-elle. L’enfant est plus à l’écoute, et désire davantage coopérer. » Et un enfant qui coopère naturellement, finalement, « ça
fait gagner du temps » !
PARENT ZEN, MODE D’EMPLOI SILVIA GALIPEAULA PRESSE
Non, il n’est pas utile de donner des ordres, encore moins des punitions. Hausser le ton, c’est contre-productif, tout comme une foule d’autres
petits gestes que nous posons tous quand même quotidiennement avec nos enfants. Votre fille fait une crise ? Proposez-lui un verre d’eau, suggère aussi la psychothérapeute française Isabelle Filliozat, qui s’appuie ici sur les dernières recherches entourant le développement
du cerveau des enfants pour proposer des outils très concrets aux parents d’aujourd’hui. Invitée la semaine dernière au festival Metropolis bleu, nous l’avons rencontrée pour discuter de ces fameux outils.
« Notre objectif, en levant le ton, c’est d’obtenir
que notre enfant nous écoute, explique la psychothérapeute d’une voix évidemment douce. Or en levant le ton, nous activons au contraire leur niveau de stress. Du coup ils subissent une attaque, et leur cerveau leur dicte de
fuir, ou de s’immobiliser. L’enfant va soit se rebeller, soit fuir ou s’immobiliser. En tout cas, il ne va pas nous écouter ! » Quoi faire, alors ? « Travailler en amont », répond Isabelle Filliozat. Au lieu de crier à son enfant qui risque de traverser la rue seul : « Donne-moi
la main ! », il s’agit de le préparer, dans un souci de tous les instants, à l’importance de cette règle. « Je sais que je veux que mon enfant traverse la rue en me donnant la main, poursuit-elle. Donc je vais préparer mon enfant, répéter
les règles ; si je joue avec ses peluches, répéter aux peluches qu’il faut traverser en tenant la main. » « Pour tous les humains, à part en situation d’extrême danger (“Tout le monde par terre !”), l’ordre est contre-productif,
tranche la psychothérapeute. Pourquoi ? Parce que l’ordre est entendu par notre cerveau verbal, mais le passage au cerveau préfrontal ne se fait pas. Or le cerveau préfrontal est celui qui nous donne la capacité
de décider de nos comportements, d’avoir un libre arbitre. Si on exige un comportement sans considérer le libre arbitre, on déclenche un stress, donc une rébellion. » Quoi faire, alors ? « On l’observe très clairement dans les classes. Si vous exigez des enfants qu’ils ouvrent leur cahier à
la page 15, ils ne vont pas le faire, ou le faire à reculons. Si vous leur demandez à quelle page nous sommes rendus, la réaction est complètement différente. » Idem avec un enfant à qui l’on
ordonne d’aller au bain ou de s’habiller. Essayez de lui proposer une course, à la place. Ou de lui demander s’il préfère son canard jaune ou son bateau bleu, une robe ou une jupe. « En mobilisant le cerveau
préfrontal, il est disponible pour apprendre. » « Et
tous les parents le savent ! », dit-elle. Pourquoi, alors, continuons-nous à donner des punitions ? « Parce que ça soulage le parent. Ça donne l’impression de faire quelque chose. Ça marche
pour contraindre un enfant, mais ça ne règle rien. Avant 13 ans, l’enfant n’a pas de réelle compréhension des relations de cause à effet. Le cerveau a du mal à apprendre de ses erreurs. En plus,
la punition déclenche une méfiance, on rompt la relation, et l’enfant est habité par un sentiment d’injustice. » Selon elle, la punition se trompe surtout de cible. « La punition s’adresse au comportement, or le comportement n’est qu’un symptôme
de quelque chose. Seules les pédagogies qui vont s’adresser aux causes du comportement vont avoir un effet durable. » Quoi faire, alors ? « Responsabiliser l’enfant », répond la psychothérapeute. Votre enfant a volé le jouet d’un ami ? « Il faut l’aider à prendre conscience
de l’importance de son comportement sur l’autre, le faire écouter l’autre, et l’éduquer à la résolution de problèmes. Il va arriver lui-même à la conclusion : je le lui
rends. Et chercher à faire quelque chose pour réparer la situation. » Parce que, souligne-t-elle, « aucun enfant ne désire réellement faire du mal à un autre ».
Un verre d’eau ? Oui, insiste Isabelle Filliozat,
puisque bien des crises sont en fait des réactions à une situation de stress. « Le contact du verre dans la main distrait le cerveau et l’oblige à sentir quelque chose, ce qui ralentit le rythme cardiaque. Le fait
de boire de l’eau va en plus hydrater les cellules et donner plus de possibilités au cerveau de faire face au stress. » En prime, ajoute-t-elle, en tendant la main à l’enfant, le parent lui « fournit de l’attention »,
« et cela fournit de l’ocytocine, l’hormone de l’attachement. Cela va diminuer l’excitation de l’amygdale, donc le stress va diminuer à son tour. » Ah bon ? Faut-il le rappeler ? « Aucun enfant n’aime faire de crise, dit-elle. Il a au contraire besoin d’outils pour les gérer. »
Si, comme nous, à la lecture de toutes ces suggestions, vous vous dites
que dans le feu de l’action, on n’a pas toujours le temps de travailler en amont, d’éduquer à la résolution de problèmes, ou de laisser l’enfant trouver lui-même une réparation, Isabelle
Filliozat vous répondra que tout cela finira au contraire par vous faire gagner du temps. Gagner du temps ? Parfaitement, insiste-t-elle. « Parce qu’en réalité, on perd énormément de temps à répéter,
à répéter encore, et à punir. En plus, on perd dans la qualité de la relation », dit-elle. Selon elle, dix minutes de jeu avec un enfant par jour améliorent déjà grandement la relation.
« C’est impressionnant !, dit-elle. L’enfant est plus à l’écoute, et désire davantage coopérer. » Et un enfant qui coopère naturellement, finalement, « ça
fait gagner du temps » !
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